mercredi 12 août 2015

maman part en vacances en solo

Cette année, pour la première fois depuis la naissance de mon premier enfant, je suis partie en vacances toute seule.
Oui, toute seule.
Sans mari, ni enfants.

La culpabilité une fois digérée, j'ai pu profiter de mes amis sans me demander si les pleurs que j'entendais étaient à mon intention, sans regarder ma montre pour ne pas oublier l'heure des repas, sans gérer les disputes et les bêtises. Et ça fait du bien.
Mais dans l'avion sur le retour la boule se forme à nouveau. Dix jours. Je les ai abandonnées pendant dix jours. Je suis un monstre d'égoïsme. Heureusement, j'ai des cadeaux dans la valise !
Retrouvailles avec le sourire, gros calins et bisous par centaines, me voilà rassurée, mes filles m'aiment encore !
Et puis sur le chemin jusqu'à la maison on se raconte nos vacances, ça jacasse dans la voiture, ça rigole, jusqu'au moment ou Gribouille me lance sur un ton neutre : "maman quand t'étais pas là, je t'ai oubliée. Je croyais que j'avais qu'un papa."
Gribouille 1, Maman... KO par mort subite.
Je ramasse mes dents tant bien que mal et je ne lâche pas mon sourire maternel malgré le nœud qui vient de se serrer entre ma glotte et mes cordes vocales.
Mais finalement, j'y repense durant les jours suivants et la blessure se referme. En fait, tout ça, c'est grâce à moi.
Si ma fille n'a pas pleuré tous les soirs en me réclamant, si elle ne s'est pas sentie abandonnée, si elle a réussi à jouer, à rire, à profiter c'est parce qu'elle se sentait en sécurité.
Elle a suffisamment confiance en elle pour tenir debout sans moi et suffisamment confiance en moi pour ne pas douter de mon retour.
Bon, elle était aussi bien entourée, mais le perfectionnisme paternel n'est pas le sujet de cet article...
Ces dix jours ont donc été bénéfiques à tout le monde. Aux bons souvenirs de chacun se rajoute les quelques jours de glue émotionnelle où il est impossible de croiser l'un se ses enfants sans recevoir un bisou, un câlin ni entendre un "je t'aime". Chose que l'on ne vit vraiment que si l'on se sépare un moment.

Alors les filles, on se déculpabilise ! Non on ne prive pas nos enfants de notre amour inconditionnel lorsqu'on prend du temps pour soit. C'est justement grâce à cet amour qui persiste malgré l'absence que nos enfants pourront un jour quitter le nid et à plus courte échéance que nous pourrons, nous, boire des mojitos sur la plage avec des amis l'esprit tranquille.



6 commentaires:

  1. "Si ma fille n'a pas pleuré tous les soirs en me réclamant, si elle ne s'est pas sentie abandonnée, si elle a réussi à jouer, à rire, à profiter c'est parce qu'elle se sentait en sécurité.

    Elle a suffisamment confiance en elle pour tenir debout sans moi et suffisamment confiance en moi pour ne pas douter de mon retour."

    Tu résumes tout, bravo! Ravie que tu aies passé de bonnes vacances, Solange, tu les méritais amplement! :-)

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  2. Bravo ma fille ! il y a beaucoup de mère qui ne comprenne et ne comprendront jamais ce que tu viens de ressentir! tu grandies ma fille et sacrément! je m'incline devant toi, bravo ;-)

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  3. Bonjour,
    Je n'ai jamais fait une telle expérience mais je trouve que tu racontes cela d'une très belle manière. Tout n'est qu'émotions et cela fait du bien de déculpabiliser. Je pense que l'on attend toujours trop d'une maman.

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